Les bonnes pratiques du retour au travail

50 % des personnes qui n’ont pas repris le travail après 6 mois d’arrêt ne reprennent jamais leur activité professionnelle (Seznec, JC, Bataille, S, Darbeda, S (2018). Réussir son retour au travail après un arrêt pour un trouble psychique).

On pense bien souvent, à tort, que la reprise se gère au retour d’arrêt du salarié. Les chiffres et l’expérience nous montrent le contraire. Conserver le lien avec votre salarié et anticiper sa reprise sont des éléments clés pour limiter le risque de désinsertion.
Plusieurs moyens sont donnés à l’employeur pour cela. Via un contact direct ou via la proposition d’un rendez-vous de liaison (si arrêt de + 30 jours) potentiellement en présence du médecin du travail. Vous devez également lorsque l’arrêt de travail dépasse les 30 jours, informer votre salarié de la possibilité de prendre un rendez-vous de pré-reprise auprès de votre médecin du travail.
Grâce à ces échanges, des dispositifs tels qu’une reprise à temps partiel thérapeutique, un tutorat, la sollicitation de prestataires extérieurs (Cap Emploi…), l’anticipation de formation aux nouveaux outils ou encore l’information du collectif accélèreront la reprise dans de bonnes conditions et limiteront le risque de rechute.
 

Les bonnes pratiques : 
 

Il est important lorsque le salarié le demande ou à votre initiative (soumise à son acceptation) de faire un point avec lui avant sa reprise, idéalement un mois avant la date programmée
Se mettre d’accord avec le salarié sur les moyens de communication (mail, SMS, appels téléphoniques…) et le rythme des contacts
Certaines entreprises coconstruisent une charte de communication avec les élus afin de baliser les modalités pour rester en contact lors d’un arrêt long
Informer le salarié en cas d’événement important ne pouvant attendre (décès dans son service, changement important…)
Toujours s’assurer de l’accord du salarié et de la nécessité de prendre contact.
 

À éviter : 
 

Imposer un rendez-vous pendant l’arrêt
Appeler le salarié sans y voir été invité, être insistant ou faire pression
Refuser de faire le point par téléphone et demander au salarié de venir en présentiel pendant son arrêt
Le contacter sur des horaires hors temps de travail matinaux/tardifs
Se servir de ce lien pour contrôler la véracité de l’arrêt
 

Nos conseils pour le manager :
 

Mettez-vous d’accord avec les RH sur la personne qui propose de conserver le lien pour ne pas sur-solliciter le salarié en arrêt. 
Ne vous sentez pas obligé de contacter votre collaborateur en arrêt vous n’êtes pas en proximité avec lui/elle. En revanche si vous entretenez une bonne relation de proximité, n’hésitez pas à lui montrer que vous vous souciez de sa santé. 
Dans tous les cas, donnez la possibilité à votre collaborateur de venir vers vous s’il le souhaite et tenez l’équipe au courant sans évoquer les aspects personnels.
Nos conseils pour les collègues : 
Écoutez-vous, si vous souhaitez envoyer un message bienveillant à votre collègue absent, n’hésitez pas, il appréciera de recevoir du soutien. En revanche, évitez de lui retracer tout ce qui se passe en interne durant son arrêt sauf s’il vous le demande expressément. 
Le plus souvent une personne en arrêt a besoin de couper et de se concentrer sur sa santé mais certaines personnes apprécient de se changer les idées en restant connectées de loin au travail.